Communiqué dans le cadre de la Journée mondiale de l’alimentation

Publié le par Fouad Lahssaini

Journée mondiale de l’alimentation :

Il n’y a pas que la finance qui ait besoin de régulation !

 

« Les solutions à la crise alimentaire existent, les dirigeants politiques ne veulent pas les voir »

 

C’est ainsi que s’exprimait Olivier De Schutter, rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation aux Nations Unies, dans une interview sur son dernier rapport le 10 septembre dernier.

A l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation, ECOLO souhaite rappeler la responsabilité des gouvernements  occidentaux, et donc du gouvernement belge, face à une crise alimentaire loin d’être résolue !

 

Le nombre de personnes souffrant de la faim augmente jusqu’à être proche d’un milliard d’individus. La paysannerie est menacée partout, dans son accès aux terres, par des prix bradés, par une dégradation des écosystèmes et des ressources en sol et en eau.1

Dans les pays riches, l’obésité devient un problème de santé publique et la qualité nutritionnelle de l’alimentation est loin d’être garantie.

 

Dans sa déclaration de politique générale, le Premier Ministre accorde trois lignes à ce défi pour proposer la défense du modèle agricole européen et assurer la sécurité et la sûreté alimentaire du pays.

Pas un mot sur la « souveraineté alimentaire », ni sur la nécessité d’introduire dans ce secteur également plus de régulation en vue d’orienter les modes de production agricoles vers des pratiques respectueuses des écosystèmes et des ressources.2

 

ECOLO demande aux Ministres De Gucht, Michel et Laruelle de défendre et de promouvoir la souveraineté alimentaire dans toutes les enceintes internationales, et de la concrétiser dans les accords de l’OMC, les APE, dans la PAC et dans les projets de coopération au développement.

Et s’il faut « soutenir le modèle agricole européen » dans certains de ses instruments de régulation, il faut surtout le réorienter vers une moindre dépendance au pétrole, un plus grand respect de l’environnement, une relocalisation des productions, une liaison des aides à l’emploi et l’arrêt des subsides à l’exportation.

 

Le Parlement fédéral doit se saisir de ces enjeux. Ecolo a déposé une résolution à ce sujet et demande la réouverture des débats lancés en juin dans la commission « Climat et Développement durable ».

 

 

Thérèse Snoy & Fouad Lahssaini

Députés fédéraux ECOLO

Tél: 0477/06.35.12

 

 

1L’Evaluation internationale des Sciences et Techniques agricoles au Service du Développement (IAASTD), rapport réalisé avec la contribution de 400 scientifiques mondiaux et rendu public le 15 avril 2008 devant l’UNESCO, a souligné l’urgence de changer les règles qui régissent l’agriculture moderne. Les auteurs de ce document préconisent la protection des ressources naturelles et des pratiques « agro-écologiques». Ils insistent sur l’idée qu’il ne s’agit pas tant de produire plus à l’hectare que de  produire mieux et de favoriser l’agriculture paysanne et familiale.

 

2« La souveraineté alimentaire est la possibilité des pays ou de groupes de pays de mettre en place les politiques agricoles les mieux adaptées à leurs populations sans qu'elles puissent avoir un impact négatif sur les populations d'autres pays. Complémentaire du concept de sécurité alimentaire, la souveraineté alimentaire accorde en plus une importance aux conditions sociales et environnementales de production des aliments. Elle prône un accès plus équitable à la terre pour les paysans pauvres, au moyen si nécessaire d’une réforme agraire et de mécanismes de sécurisation des droits d'usage du foncier » (définition Via Campesina).

 

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Q
cette question mérite d'être étudiée.<br /> Quentin Pauluis<br /> M.D. Ph.D.
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